Your turn & No winner

Voici deux toiles peintes le même jours: 16 décembre 2012, toutes deux de 146 x 114 cm. On retrouve des écho de travaux plus anciens (conspiration, it's raining again, ...). La composition s'organise sous forme d'une grille de jeu "Cruz y rayas" (je crois qu'on appelle ce jeu "le morpion" en français). Les cercles sont simplement substitués par des têtes. Dans "No winner"(noir et rose), quelque soit le symbole placé dans l'espace vide, le jeu est enrayé, pas de gagnant ni de perdant. Dans l'autre toile intitulée "your turn" (noir et bleu), on peut imaginer au choix, une croix ou une tête dans l'espace vide... Les têtes gagneraient mais, on ne sait pas à qui est le tour de jouer.

Le morpion structure la composition de manière implacable, simple et systématique, dans un espace très fermé. La sensation de cloisonnement est renforcée par le vide blanc laissé autour de la toile et des fonds très foncés à dominante noir et mate.

It's raining again

Mixte sur toile de 146 x 114 cm. Réalisée entre le 9 et le 10 Novembre 2012. Le titre m'est venu en peignant la toile: J'avais la chanson de Supertramp dans la tête, bien que je ne l'affectionne pas spécialement (je ne l'ai pas dans ma bibliothèque musicale et ne l'ai pas entendu récemment). Le titre s'est donc imposé de lui même. Il est vrai qu'il pleut depuis plusieurs jours sur Madrid, et la date est importante: 10 Novembre 2012... 10, 11, 12. J'aime ces dates ou les numéros se suivent comme le 1 février 2003, ou les suites identiques; la prochaine sera le 12 décembre 2012 (12, 12, 12) et la dernière le 11 décembre 2013: 11, 12,13. Ensuite il faudra attendre 2103 pour que ces phénomènes se reproduisent, nous ne seront plus là... La composition du tableau s'organise sur un fond abstrait à deux plans sur lesquels trois têtes blafardes, aux expressions maussades, semblent s'ignorer les unes les autres. Une horloge apparait derrière la masse jaunâtre et, on peut clairement lire X-XI-XII dans le quart supérieur gauche; Heures en nombres romain et visage renversé sont emprisonnés dans un rectangle.

Série poilus (suite et fin)

Puisque mon blog est restreint, comme si c'était un site pornographique, ce qui à mon sens ne l'ai en rien: Voici les 8 dèrniers croquis qui marquent la fin de ma série des 20 "poilus" réalisée le 1er Novembre 2012 à l'encre de Chine sur papier Arches 100% coton grain torchon, etc... De 31 x 23 cm. Les dessins sont rognés car ils dépassent le format de mon scanner... Dans ces croquis le contraste n'est pas donné par les hombres et lumières mais par la pilosité (les masses de fourrure) des hommes représentés.

NO LOVE

Peinture aérosol sur buste en plâtre de 34 x 70 x 25 cm. Réalisé entre le 20 et le 28 Octobre 2012. Pour cette sculpture je n'ai utilisé que de la bombe, pas de symboles gravés, pas d'éraflures. Il y a une profusions éléments figuratifs réalisés au pochoir: Des graffitis d'artistes célèbre du "Street-Art" dont les Alias sont Aiko, Btoy, Blek le rat, C215, Eelus, Eine, Hush, Logan Hicks, M City et XOOOOX. Il s'agit d'un hommage à ces graphistes de rue, tous réunis sur un même support: Un buste d'Agrippa. On peut d'ailleurs lire la signature de certains. Bien que le rendu paraisse chaotique et aléatoire, le pochoir est une technique qui demande beaucoup de précision alliée un bonne mesure de la vitesse du mouvement, la préparation est longue et le mouvement rapide. Un spray mal dirigé ou trop longtemps appliqué peut ruiner la composition en un clin d'œil.

Dilemme

Buste de 30 x 57 x 25 cm, peint le 27 Octobre 2012, certainement mon préféré de la série.  La tête est cerclée de rouge avec écrit "YES" en magenta fluorescent. Ce sont quasi les seuls éléments principaux pour cette partie du plâtre alors qu'une profusion de pochoirs aux messages contradictoires recouvrent complétement, sur les quatre côtés, la base du buste. On peut y lire entre autres "NO" et "YES", paix en hébreux (Shä-lòm) et en arabe (Salàm), "LOVE", "Stop", "Vendal", logo d'un crâne (poison), un soldat, les symboles masculin et féminin, une silhouette qui s'enfuit, ...

CHAI-NA

"Chai-na" est le slogan chinois anti-démolition, ça se prononce comme China en anglais, et se traduit par "ici démolition". Ce buste mesure 30 x 57 x 25 cm, réalisé le 27 Octobre 2012. On y lit le titre en idéogramme rouge sur le front, un symbole "$" sur la joue et dans le cou, Bob Dylan, une guitare électrique, et un dernier pochoir sur la gorge ou est écrit entre autres: "Be strong, don't hold back, stay intense, ..."

Missing

"Missing", mixte sur plâtre de 18 x 50 x 17 cm, réalisée entre le 12 et le 13 Octobre 2012. Il s'agit à la base d'une reproduction d'un buste de la Vénus de Médicis (Aphrodite). Le titre pourrait évoquer le manque de l'être aimé, ou un vide dans l'existence, quel qu'il soit... La composition s'organise de manière abstraite, les nombreuses coulures pourraient évoquer des larmes. Une forme rouge relie la bouche copieusement taguée, comme si Venus à force d'appliquer du carmin sur ses lèvres, jours après jours, avait fini par recouvrir la totalité de sa mâchoire, le laissant couler le long de son cou jusqu'au cœur, symbolisé ici par une tâche. Mon ami a commenté: "On dirait qu'elle vient de dévorer une tarte aux fraises!", pourquoi pas, la boulimie n'est-elle pas due à un manque? Des ciselures marquent le temps, comme les prisonniers dans leur cellule maarrquent les mûrs pour compter les jours;  Ces quatre barres verticales barrées d'une cinquième en diagonale: Une symbolique à laquelle j'ai déjà eu recours dans le passé ("le baiser" travaille photo perdu, par exemple). Sur le profil droit, on peux voir un coeur gravé avec les inscriptions "A+L", initiales de mon ami et moi.

J'aime la poésie de la destruction, du vandalisme, des graffitis. Ce genre d'exercice est libérateur, comme peut l'être la réalisation d'une grande toile abstraite et gestuelle. En janvier 2010, j'avais déjà fait une réalisation similaire: "Le légionnaire", sur un buste d'Hermès. C'est deux figures sont le début d'une série. À suivre...

Old Boy Muse

Mixte sur toile de 90 cm2 qui fait écho à "Muse amusée", un autre de mes tableaux de décembre 2010. Les deux reprennent des sérigraphies d'Andy Warhol, cette fois-ci il s'agit de Liz Taylor. Même composition, même thématique.

Le fait d'utiliser des planches chirurgicales: Opération d'un œil, ou ici d'un cerveau, est pour moi une manière de traiter de la modification physique, de plus en plus présente dans notre panorama visuel, grâce à (ou à cause de...) la démocratisation de la chirurgie esthétique. Je n'ai pas directement utilisé une image de rhinoplastie ou un lifting des paupières, trop évidents; J'ai préféré traiter la vue (l'apparence/) et la pensée (autosatisfaction, auto-estime,...) pour laisser ouverte la libre interprétation au spectateur, juste en suggérant l'intervention chirurgicale au sens large. Je peux aussi par ce biais faire références à 2 films de directeurs dont le travaille me plait en général: "Le chien andalous" de Luis Buñuel et "Hannibal"de Ridley Scott.

NO RETURN

Je vous présente ma dernière toile intitulée "NO RETURN". C'est un tableau de 146 x 114 cm, technique mixte, médium mixte. La figure est inspirée d'un de mes collages de 2001. On y voit une femme sans corps mais avec quatre bras, elle plonge à la fois ses mains dans un cours d'eau et étire ses bras ver le haut, en arborent une expression d'extase, sensuelle... On pourrait dire que la forme en losange que décrivent ses quatre bras est comme un immense vagin... En arrière plan on devine le titre de la toile, le "NO" est copieusement barré de Rouge cadmium et de noir; de ses tentacules, le gribouillage relie les trois éléments que sont: Le titre, la figure et le ruisseau. Le fond est vierge, c'est le blanc de la toile. No return... "The river of no return"? Le retour aux sources? Rentrer ou non au pays ou ne pas se tourner vers le passé? re-venir (re-jouir)... À vous d'interpréter.

Portraits collés

Voici une sélection de 8 portraits "close up" réalisés en collages. J'en ai fait beaucoup, des centaines, ceux-ci sont des plus récents. Ils sont dans mes cahiers de recherches, en général, rarement sur feuilles volantes. J'aime travailler avec des ciseaux et du ruban adhésif qui participe d'ailleurs à la composition. Je préfère cette technique traditionnelle qui, contrairement aux collages virtuels, à l'avantage de générer des chutes qui m'inspirent et m'entraînent vers la composition suivante (exemple: collages 3 et 4). Je pense que ça dit beaucoup de ma manière de travailler, que ce soit avec ce médium, en dessin ou en peinture. C'est une sorte de "collage automatique" aux influences cubistes et surréalistes.

Je n'ai pas peur de la mort, plutôt peur de la souffrance. Par contre je suis fasciné par les écorchés, les images de martyres, les planches d'anatomies, de chirurgie du XIXème Siècle. Et c'est ce goût pour le "décorticage" qui transparait toujours dans mes compositions.