8.8.12

Portraits collés

Voici une sélection de 8 portraits "close up" réalisés en collages. J'en ai fait beaucoup, des centaines, ceux-ci sont des plus récents. Ils sont dans mes cahiers de recherches, en général, rarement sur feuilles volantes. J'aime travailler avec des ciseaux et du ruban adhésif qui participe d'ailleurs à la composition. Je préfère cette technique traditionnelle qui, contrairement aux collages virtuels, à l'avantage de générer des chutes qui m'inspirent et m'entraînent vers la composition suivante (exemple: collages 3 et 4). Je pense que ça dit beaucoup de ma manière de travailler, que ce soit avec ce médium, en dessin ou en peinture. C'est une sorte de "collage automatique" aux influences cubistes et surréalistes.

Je n'ai pas peur de la mort, plutôt peur de la souffrance. Par contre je suis fasciné par les écorchés, les images de martyres, les planches d'anatomies, de chirurgie du XIXème Siècle. Et c'est ce goût pour le "décorticage" qui transparait toujours dans mes compositions.

3 commentaires:

  1. Laurent, en cette période de canicule qui touche la France depuis quelques jours, vos portraits collés sont pour moi une bouffée de fraîcheur!

    S'il est vrai que cette technique peut paraître pour certains simple, voire "simpliste"; si d'autres confondent l'art du collage avec le photomontage, je les mets tous au défi de parvenir à créer un quelconque résultat à la fois esthétique, innovant et artistique par ce procédé. Vous y parvenez Laurent, par votre talent, votre créativité et votre histoire personnelle (cf. les collages plus anciens sur le thème du Minotaure, entre autres.)

    Les collages peuvent avoir plusieurs sens et explorer plusieurs voies. Si cette technique artistique semble s'être "démocratisée" de nos jours comme outil de marketing visuel, c'est -à mon sens- à cause/grâce au flots d'images dont nous sommes abreuvés par les médias (Internet, TV, cinéma...) et la pratique du zapping. Cette accumulation d'images se superposant nous devient familière et n'heurte plus notre vision...

    De vos "portraits collés", émane une sensation où se mêlent chez moi l'étrange, la fascination, la peur et la répulsion (c'est dire !) Je reste fasciné par ces chimères que vous créez, Laurent. A la fois familiers et étrangers, je tente désespérément de retrouver une once d'humanité dans ces visages hybrides, dont je n'arrive pas à quitter le regard.

    Si à mes yeux (!!), le collage n°3 reste sensuel malgré son étrangeté; les n° 7 et 8 provoquent en moi une peur sourde et une angoisse latente (mon dieu, ces yeux, ces yeux !!!) en me renvoyant à la mort et à la souffrance.
    Le portrait collé n°2 reste pour moi le plus amusant, car les yeux clos de l'animal (un singe?) s'harmonise parfaitement avec le visage humain, abolissant ainsi les frontières des origines (qui l'animal? Qui est l'humain?)

    Avez-vous l'intention de publier un jour ces collages sous forme d'un album ? Encore bravo!

    PS: Cool la nouvelle photo de votre profil !!

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    1. Merci pour votre commentaire, je crois que vous êtes devenu fan de mon travail! ;-)

      On trouve toujours de la souffrance dans mon travail, c'est vrai, mais n'en trouve-t-on pas dans l'art en général?

      Le procédé de création est pour moi divisé en 4 étapes:

      L'idée, elle engendre la motivation pour la réalisation et une certaine excitation, souvent une obsession...

      Ensuite vient la souffrance lors de la réalisation, car il s'agit de coller à l'idée, la frustration peut vite s'installer et la douleur finit par transparaitre dans le résultat final.

      Une fois cette étape passée, vient le doute avec ses multiples retouches, la peur de gâcher l'ensemble, quand savoir s'arrêter?

      Puis enfin, plusieurs heures, voire plusieurs jours après, vient l'acceptation et au mieux la satisfaction (très très rare!). Cette étape vient réconcilier l'écart qui existe entre l'idée de départ et le résultat final qui peux en être très éloigner. Il faut réussir à regarder l'œuvre avec un œil nouveau. Pas toujours très facile comme exercice! À partir de ce moment le travail existe par lui-même, on peut alors s'en détacher.

      Je n'ai jamais penser à éditer mes collages sous forme d'album mais l'idée me plait. Ils restent pour moi des travaux préliminaires à un travail pictural, comme des recherches sur la forme, la composition, etc...

      Pour ce qui est de ma photo de profil, un autoportrait ressent; J'ai enfin trouvé le remède miracle contre la calvitie et je compte rester avec la "boule à zéro" à partir de maintenant, merci.

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    2. P.S. En effet, il y a un singe. On trouve ses yeux sur la nº2, sa gueule sur la nº1 et sa barbe sur la nº7

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