12.2.15

Verso




Voici le dos de quelques uns de mes tableaux. Je crois intéressant de les montrer car ils aident à comprendre une grande partie de mon travail... Les mots barrés, gribouillés, sont récurants dans mon travail ("Everybody looks famous", par exemple). Le revers du tableau "Mascara"( The Mask), en est le meilleur exemple.

Le fait de repeindre plusieurs fois la même toile m'oblige à changer titres et dates, formant ainsi une composition proche de l'oeuvre en soit. J'utilise pour écrire la date, l'outil que j'ai à portée de main au moment ou je pense le faire. Ça peut être un pastel, un marqueur, un spray ou de l'huile, peu importe. J'ai même détoilé et retourné certaines oeuvres dont je m'étais lassé pour y peindre un nouveau sujet, certaines de mes oeuvres sont donc recto-verso.

Finalement, ce que je veux montrer ici, c'est que je m'"alimente"aussi, de la face cachée de mes toiles pour créer les toiles elles-mêmes. Tout peut être une source d'inspiration, il suffit d'être attentif aux détails et de porter un certain regard sur les choses.

8.2.15

The Beehive


Toile de 146 x 114 cm, technique et médium mixte, et réalisée aujourd'hui 8 Février 2015.

Lors de mes visites de jeune adolescent au Musée des Beaux-Arts de Nantes, l'oeuvre qui me faisait le plus vibrer, et qui m'a indéniablement marqué au fer rouge, c'est le tableau de Martial Raysse intitulé "la belle mauve".

 Je me souviens y être allé plusieurs fois juste pour le plaisir de le contempler. On y vois une photographie de femme grand format en noir et blanc "colorisée"; Un plumeau lui est collé dans l'oeil droit, un baiser minuscule (échelle humaine) au rouge à lèvre est posé sur le coin de sa bouche:

Mon tableau, lui, est un hommage, ou plutôt une réminiscence de cette fascination de jeunesse: On y voit un buste de femme à la choucroute extravagante, ruche en anglais: Beehive; C'est ainsi qu'on appelle ce chignon typiques des sixties qui rapelle un nid d'abeilles.
Elle se tient de trois quarts profile, les yeux clos, l'air serin, presque amusée. Ce n'est qu'un prétexte, une base qui sert de support à un gribouillage abstrait qui la recouvre presque entièrement.

La composition abstraite fait référence aux dessins de la petite enfance, lorsqu'on n'a pas peur de dépasser les bords du modèle à colorier, et qu'on ose peindre le soleil en rose ou le gazon en orange, juste avant que tout soit gâché, bien rangé dans des cases de clichés et de règles, de soleils jaunes et de spontanéités empoisonnées.

7.2.15

Everybody looks dangerous

Tableau de 73,5 x 116,5 cm, commencé au moment des événements du mois de janvier (Charlie Hebdo) et tèrminé aujourd'hui Samedi 7 février 2015.

Cette toile répond à une oeuvre antérieur intitulée "Everybody looks famous". La composition et la palette de couleur sont similaires. On peux même lire: "Everyboby/Nobody looks famous/anonymous/us" comme sur la première peinture, mais sur celle-ci, on peut deviner le mot "Dangerous" juste esquissé au crayon papier, sur "famous/us". Le thème parle de soit: N'importe est un terroriste potentiel.

La vulnérabilité et l'insécurité sont des sujets que j'ai toujours traité dans mes tableaux, collages et photos mais ils sont, malheureusement, plus d'actualité que jamais.

Des visages aux couleurs vives (orange, bleu, jaune) s'alternent sur un fond blanc sali de gribouillis tourmentés. Des têtes sans corps, disposées comme des notes de musique sur une portée (Si-Sol-La-Fa-Mi-Re), forment un rythme decrescendo pour aboutir sur une large tache gris foncée qui semble annoncer un avenir incertain.

C'est un tableau inquiétant. Un des personnages aux yeux barrés d'un placard noir (seul élément géométrique et net de la composition) semble septique de part l'expression de sa bouche. Malgré le titre de la toile, aucun des portraits ne semble dangereux ni menaçant ce qui amplifie le sentiment d'insécurité: De qui suspecter?

Mais il y a bien d'autres niveaux de lecture possibles; Par exemple: Les personnages semblent superposés comme pour une photo de classe, ou comme un publique dans des gradins. Par le remplissage de certaines lettre, la phrase aussi offrent différentes lectures : "LSD, every boy looks us, ok, ..."

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